Des pratiques viticoles en pleine mutation
Face à ces bouleversements, les vignerons belges déploient de multiples stratégies. La résilience et l’innovation sont devenues des mots d’ordre, et plusieurs pratiques se révèlent cruciales pour s’adapter.
Choisir des cépages adaptés
Un des premiers leviers des vignerons est le choix des cépages. Dans le passé, la Belgique s’appuyait principalement sur des cépages précoces résistants au froid, comme le müller-thurgau ou le kerner. Désormais, le contexte plus chaud permet aux producteurs de se tourner vers d’autres variétés comme le pinot noir, le riesling ou encore le chardonnay, grandes stars des vins mousseux.
Certains vignerons investissent aussi dans des cépages hybrides plus résistants aux maladies cryptogamiques (comme le cabernet cortis ou le solaris) pour réduire leur dépendance à des traitements chimiques. Ces cépages, moins sensibles au mildiou par exemple, sont particulièrement précieux dans un climat humide.
Une gestion des sols optimisée
La santé des sols joue un rôle clé pour affronter les variabilités climatiques. En Wallonie comme en Flandre, de nombreux vignerons adoptent des techniques de viticulture biologique ou régénératrice :
- Pantinier les sols pour préserver l’humidité et protéger les vignes des chaleurs excessives.
- Intégrer des couverts végétaux (engrais verts) entre les rangées pour améliorer la biodiversité et favoriser une meilleure infiltration des eaux de pluie.
- Limiter le compactage des sols lors des travaux mécaniques pour permettre un enracinement plus profond des plants.
Ces pratiques contribuent non seulement à une meilleure résilience face aux aléas climatiques, mais renforcent également la durabilité des vignobles.
Les technologies de pointe en renfort
Parallèlement, certaines exploitations belges investissent dans des solutions technologiques innovantes pour surveiller et anticiper les impacts climatiques :
- Systèmes de capteurs météo dans les vignes pour suivre en temps réel la température, l’humidité et les risques de maladies.
- Utilisation de drones pour cartographier les parcelles et détecter les stress hydriques ou sanitaires.
- Stations anti-gel, telles que des éoliennes ou bougies chauffantes, afin de protéger les bourgeons au printemps.
Ces outils hi-tech se démocratisent progressivement, permettant aux producteurs de faire face de manière proactive aux menaces climatiques.