Qu’en est-il de l’impact santé ? Mythe et réalités
Des résidus de pesticides à la présence de sulfites : ce que l’on boit vraiment
La première idée reçue au sujet des vins bio ou naturels est liée à l’absence totale de résidus chimiques. Selon un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, 2023), moins de 5% des vins conventionnels européens dépassent les limites autorisées pour les résidus de pesticides. Néanmoins, les analyses effectuées en France en 2021 par Générations Futures ont révélé que 90% des vins non-bio présentaient au moins une trace de pesticide détectable, contre moins de 10% pour les vins certifiés bio. Aucune donnée spécifique n’est encore publiée pour la Belgique, mais la tendance suivie est similaire compte tenu des réglementations.
Quant aux sulfites, utilisés pour stabiliser le vin et éviter l’oxydation ou le développement de levures indésirables, ils sont autorisés à des doses moindres en bio, voire totalement absents dans la plupart des vins naturels. L’autorité européenne a fixé le seuil de déclenchement d’allergie à partir de 10 mg/L chez les sujets sensibles ; la plupart des bouteilles non-naturelles tournent autour de 120-150 mg/L.
Les polyphénols : des atouts nutritionnels au cœur du vin belge
Il serait dommage de ne pas parler d’un autre composant-clé : les polyphénols (dont resvératrol, quercétine, catéchine…). Présents dans la peau du raisin, ils sont réputés pour leurs propriétés antioxydantes. On a longtemps attribué une partie du fameux “French Paradox” à la consommation modérée de vin rouge riche en polyphénols. Des études récentes (Harvard School of Public Health, 2020) soulignent néanmoins que les bénéfices dépendent plus du terroir, du cépage et du mode de vinification que du label bio à lui seul. Cependant, les pratiques bio/naturelles, en limitant l’extraction industrielle et en respectant la matière première, limiteraient la dégradation de ces composés bénéfiques.
Les cépages résistants cultivés en Belgique (Solaris, Johanniter…), moins vulnérables aux maladies, nécessitent de facto moins de traitements, ce qui favorise un profil sensoriel et nutritionnel parfois plus riche dans les vins bio locaux.